LE PALAIS POUTINE ou le manque de gout des autocrates
LE PALAIS POUTINE ou le manque de gout des autocrates
Poutine n'est pas un prince de la renaissance. Il a le gout des apparatchiks soviétiques ou des milliardaires américains: c'est grand, c'est "kolossal", mais c'est lourd, horizontal et sans élégance.
L'architecte est un italien, Lanfranco Cirillo, mais il semble ne rien connaitre à l'architecture classique. Rastrelli qui construisit au XVIII e s le palais de Catherine II, c'était autre chose!
Comment Poutine a-t-il pu dépenser un milliard de dollars pour un résultat aussi misérable? Les Médicis, Louis XIV ou Pierre le grand et Catherine II avaient du gout.
Les autocrates contemporains n'en ont pas! Les nouveaux riches de la communication non plus!
Mais à leur décharge, l'inculture des architectes contemporains vaut bien la leur! Ce gang d'enlaidisseurs narcissiques s'imaginent créatifs alors qu'ils ne sont que des gamins capricieux.
Maison d'architecte par R. Khoolhaas
Voila à quoi le palais Poutine aurait du ressembler. Quand on utilise le langage classique de l'architecture, il faut en connaitre la grammaire et le vocabulaire.
Le vocabulaire: les ordres: ici l'ordre toscan. c'est à dire les colonnes, les entablements, les niches, les balustrades...
Mais aussi la grammaire que Lanfranco Cirillo semble totalement ignorer: les proportions, la symétrie mais surtout la hierarchie: du lourd au léger; du soubassement à l'ornement qui couronne l'édifice; de l'horizontal au vertical, c'est à dire le triomphe de l'esprit sur la matière, sur la pesanteur.
"à vrai dire c’est la lutte entre la pesanteur et la résistance qui constitue à elle seul l’intérêt esthétique de la belle architecture "Schopenhauer
Dans un palais digne de ce nom l'entrée est toujours précédée d'un escalier. cet escalier est symbolique, pas fonctionnel.
On quitte le plancher des vaches pour acceder à un espace supérieur, à un esprit supérieur. L'entrée du palais Poutine est digne de celle d'un supermarché.