Courbevoie avant et après le désastre
1910 Courbevoie La place Victor Hugo et la rue de Bezons
Le quartier n'est pas huppé, mais l'ordre urbain est parfait. Les façades sont homogènes et alignées. Les immeubles en gros plâtre, de deux ou trois étages sont à la mesure de l'homme. La place et la rue sont partagées entre les piétons, les cyclistes, les carrioles et le tramway. D'un coté la boulangerie, de l'autre l'épicerie et puis, un peu plus loin, d'autres commerces. La place et la rue appartiennent à l'humanité.
1970 Les trente glorieuses s'achèvent.
La modernité triomphante a commencé ses ravages. Les modernes corbuséens rèvent toujours à un monde de béton propret où l'automobile serait reine, où l'homme nouveau ne serait qu'une machine obéissant à d'autres machines. L'ordre rationnel est le futur radieux de l'humanité réconciliée.
1990 La tabula rasa est achevée.
L'homme nouveau à détruit les derniers vestiges des ages obscurs. Mais il a lui même presque disparu. Reste sa créature technique, l'automobile, qui occupe tout l'espace public ravagé. Plus de rue, plus de place, plus d'ordre urbain, plus d'humanité !
2017 La place Victor Hugo n'est plus qu'un rond point
Le flux régulier des automobiles est devenu l'impératif catégorique des aménageurs. Le rond point est une des grandes créations de la post humanité. Les aménageurs, pour cacher leur crime, aiment fleurir ce désastre urbain. L'humanité, enfermée dans ses automobiles, va de parking en zone commerciale, de zone commerciale en zone de loisirs... L'homme n'habite pas plus le rond point que la voie rapide . Circulez ! Il n'y a rien à voir, même pas les fleurs.